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Avis comics – Batman Gotham by Gaslight 1893

Temps de lecture : 5 minutes

En 1989 sortait Gotham By Gaslight, un premier tome qui s’inscrivait dans le Elseworld de DC. Il nous proposait l’origin story d’un Batman qui prenait place dans l’ère victorienne avec une influence steampunk. Sa suite, qui sort le 11 avril 2025 chez Urban Comics, est-elle le prolongement que nous attendions ? Est-elle fidèle au matériel d’origine ? La réponse dans cet avis sur Batman Gotham by Gaslight 1893 : L’Héritage Kryptonien.

« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions »

Batman et l’héritage Kryptonien

1860, Martha et Jonathan Kent parcourent les plaines du Kansas. Lorsque soudain, une pluie de météores s’abat sur eux. Ils vont faire une découverte qui changera leur vie et celle des habitants de la planète à jamais.

Des années plus tard, en pleine révolution industrielle, Batman enquête sur une mystérieuse succession de meurtres. Le point commun des victimes ? Elles possédaient toutes un mystérieux artefact lié à l’ère kryptonienne, une civilisation qui a disparu brusquement. Partout sur la planète, des forces sont à l’œuvre et tentent de s’approprier ces objets magiques. En même temps, des super êtres apparaissent. La menace est imminente : « le dormeur se réveille ».

Batman Gotham by Gaslight 1893 : Avis & critique

Une suite ancrée dans l’univers

Dès les premières pages, le comics plante le décor de la révolution industrielle à l’aide des mots de Martha. La jeune femme décrit une ville sans étoiles, remplie de fumée et de suie. Cela se confirme par la suite et on retrouve l’esthétique particulière de l’œuvre originale de Mignola et Augustin. Batman Gotham by Gaslight 1893 s’inscrit comme le prolongement du premier ouvrage et nous dépeint une Gotham City plus industrialisée que jamais. Les ruelles sont crasseuses, les habitations se mêlent aux usines de produits chimiques tout comme l’acier à la pierre des bâtiments.

Il en est de même pour le chevalier noir qui a poursuivi son œuvre. Son costume et particulièrement ses gadgets sont plus que jamais inspirés par l’esthétique steampunk. En témoigne son pistolet grappin ou encore ses fioles de produit chimique à l’allure rétro. Le plus impressionnant restant sa « bat-cave » remplie de piliers d’acier, de chaînes, de roues et de conduits de vapeur. Elle évoque la forte industrialisation qui gagne le pays. L’auteur n’oublie cependant pas son origine et nous livre de nombreux clin d’œil à ses précédentes aventures : sa relation avec Julie et l’utilisation du dirigeable comme celui de son ancien ennemi.

Enfin, cette esthétique sera aussi fortement attachée au personnage de Lex Luthor. On la retrouvera dans son laboratoire mais aussi dans ses recherches qui visent à lier l’homme à la machine.

La préparation d’un CLIMAX ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce Batman Gotham by Gaslight 1893 tente d’introduire et de revisiter de nombreux super-héros issus de la ligue de justice. Tout comme de nombreux antagonistes de Batman. On retrouvera Selina Kyle, la célèbre chatte-voleuse. Mais aussi Wonder Woman, Green Lantern et dans une moindre mesure Flash et Cyborg. Bien entendu, le thème étant les Kryptoniens, vous vous doutez que Superman et Lex Luthor seront de la partie.

Bien que leur caractère et principaux attributs soient reconnaissables, l’origine de leur pouvoir et leur histoire est bien souvent revisités et adaptés au contexte : un anneau mystique, une expérience de savant fou… C’est à la fois intéressant et permet de capter l’attention du lecteur qui se demande à chaque fois comment l’auteur va bien pouvoir expliquer l’origin story de chaque super-héros. Particulièrement au vu du nombre introduit dans ce premier tome.

Malheureusement, c’est en effet ce point qui pose problème : le nombre. On passe en effet d’un super-héros à l’autre en quelques pages sans jamais approfondir les personnages. Dans le même ordre d’idée, les intrigues et les points de vue se multiplient et l’ensemble avance lentement. Tout du long, on sent que quelque chose grandit et se prépare. Mais quoi ? La grande menace annoncée finit même par être reléguée en trame de fond. Elle se fait alors discrète. En toute honnêteté, même si ce premier tome était très plaisant à lire, il m’a aussi frustré. J’espère que le second fera honneur à toute cette préparation.

Graphiquement supérieur

Si Gotham by Gaslight était déjà impressionnant à l’époque de par son esthétique et l’atmosphère oppressante qu’il véhiculait, Batman Gotham by Gaslight 1893 le surpasse. Il profite de tout ce qui se fait dans le comics moderne et sublime l’univers de ce Elseworld. Les décors sont plus travaillés et fournis. Tandis que le chevalier noir profite d’un équipement retravaillé et adapté à l’époque, tout comme les autres protagonistes. J’ai particulièrement apprécié la transformation de Selina Kyle qui se transforme en voleuse au grappin, chaussures d’escalade métallique mais qui conserve son éternel fouet. Celle de Cyborg s’annonce aussi prometteuse, façon savant fou, un peu comme ce qu’on peut voir dans Wild Wild West.

Enfin, l’animation et la chorégraphie des combats viennent gommer les reproches qui étaient faits à Mignola. Elle n’est plus statique, mais au contraire, nous fait profiter d’une réelle décomposition du mouvement qui retranscrit à la perfection la vitesse et l’impact des combats.

Conclusion

Batman Gotham by Gaslight 1893 s’inscrit dans la continuité des précédentes aventures du chevalier noir gothique. L’auteur et l’illustrateur gomment certaines faiblesses du précédent récit. Mais malheureusement, l’introduction de trop de personnages rend le récit frustrant et parfois confus. Reste à espérer que le second tome saura nous offrir le grand moment tant attendu.


  • Batman Gotham by Gaslight 1893 , tome 1 : l’ère Kryptonienne
  • 11/04/25
  • Urban comics
  • 22€