Le 10 octobre 2025 sortira un nouvel opus des Universal Monsters. Après le mythique vampire Dracula, l’insondable Créature du lagon noir, c’est au tour de Frankenstein de nous effrayer chez Urban Comics. Que vaut l’adaptation de Michael Walsh ? La réponse dans cet avis sur Universal Monsters : Frankenstein.
« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions »
Résumé
Avant de donner vie à sa créature, le docteur Henry Frankenstein a profané bien des tombes, exhumé bien des cadavres, rassemblé bien des membres. De ces dépouilles est né un nouvel être, mais celui-ci est-il véritablement nouveau ? Se pourrait-il que ces jambes, ces bras, ces mains se souviennent de leur ancien propriétaire, des individus qui ont, sans le vouloir, contribué à la création du monstre de Frankenstein ?
Résumé éditeur
Frankenstein : Avis & critique
Avant-propos
Frankenstein est une créature mythique de la littérature et du cinéma. À tel point qu’on ne compte plus les nombreuses adaptations qui ont été faites du roman de Mary Shelley. Il reviendra notamment d’entre les morts sur Netflix le 7 novembre prochain dans un film signé Guillermo Del Toro. Souvent relégué au rang de simple monstre pour son « horreur corporelle », la créature n’en est pas moins l’expression des dérives scientifiques et une mise en garde contre le péché d’hubris. Une réflexion philosophique qu’on retrouve notamment dans l’œuvre de Michael Walsh.
Plus qu’un amas de chaire
Ce dernier se propose en effet de nous expliquer le prisme des émotions de la créature au travers des éléments qui la composent. Tous d’abord ses mains, puis son cerveau, son cœur… Des organes qui ont autrefois appartenu à des personnes décédées dans des circonstances tragiques et dont la créature semble refléter les dernières émotions. Une manière de la rendre plus humaine, parfois attachante, parfois effrayante mais surtout plus complexe qu’un simple monstre assoiffé de sang. Tout d’abord effrayé, on devient intrigué par ce monstre qui, tel le nouveau-né, découvre et interagit avec un environnement qu’il ne comprend pas. On en viendrait même à lui pardonner certains actes.
Après tout, pouvait-on attendre plus d’une créature née dans la violence ? Pas vraiment. Pourtant, au fur et à mesure de notre lecture, le portrait d’un autre monstre se profile : celui de son créateur. Le fait de ne pas délibérément mettre l’accent sur la créature permet de passer plus de temps à l’observer. Les thèmes d’époques transparaissent alors, notamment l’hubrisme du scientifique et ses dérives. Prêt à tout pour atteindre son but, il devient l’archétype du savant fou qui peut « lui seul insuffler la vie » jusqu’à en perdre sa boussole morale. Cette dernière sera personnifiée par Paul, comme une sorte de repère pour le lecteur. Un personnage inédit qui apparaîtra tout du long de cette sinistre aventure.
Car oui, l’ambiance est soignée, les lieux lugubres et la grisaille prédominante. Le style graphique évoque en moi le Batman gothique de Mike Mignola. Les jeux d’ombres sont superbes et soulignent à merveille l’effroi inspiré par la créature, tandis que les teintes vertes, prédominantes, soulignent parfaitement les dérives de la science. Michael Walsh va même plus loin en fournissant des traits précis et expressifs aux visages de ses personnages et de Frankenstein, permettant encore une fois de mettre en avant le prisme des émotions de la créature : la peur du feu, mais aussi la joie lorsqu’il joue avec la fillette.
Conclusion
En bref, Michael Walsh signe une superbe adaptation de Frankenstein. Profonde et philosophique, elle n’en oublie pas même les moments clés que tout un chacun connaît, comme la naissance de la créature par la foudre mais aussi la scène du moulin. Fan de monstre ou soucieux de les découvrir, je ne peux que vous conseiller cette lecture pour frissonner sous la couette.
- Universal Monsters : Frankenstein
- 10/10/2025
- Urban Comics
- 20€50