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Avis manga – Ashes, tome 1

Temps de lecture : 4 minutes

Vendredi 16 mai 2025, sort chez Ankama le manga Ashes. Il s’agit d’une production française, plus exactement de la première série de Stéphanie Le Chevalier. Est-ce que sa version de la révolution industrielle nous a convaincus ? La réponse dans cet avis sur le tome 1 de Ashes.

« Avis réalisé à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions »

Ramoneur, un métier essentiel

Il y a 17 ans, la ville de Jaquesaint a vu l’usine de Beaufort exploser. Depuis, une pluie de cendres tombe sur la ville de manière ininterrompue. L’air est devenu irrespirable et l’eau, viciée, causant de nombreuses maladies. Pour lutter contre ce fléau, des brigades de ramoneurs ont été créées.

Ben Farein est un jeune apprenti enthousiaste, en passe de devenir officiellement ramoneur. Il rêve d’aventure et de pouvoir accomplir des missions d’envergure. Malheureusement, le directeur Hans, son père, ne lui fait pas totalement confiance et tente de le protéger en le tenant éloigné du danger. Alors qu’il entame sa première mission officielle, il va croiser la route d’une créature faite de cendres. Attaqué par cette dernière, sa vie va basculer. Il va alors tout faire, avec l’aide de ses amies Orin et Nomie, pour découvrir la vérité sur ce monstre et les hommes en noir qui l’ont capturé.

Ashes : Avis & critique

Révolution industrielle et cendre

Ashes nous présente une dystopie du XIXe siècle en pleine révolution industrielle. L’explosion de l’usine de Beaufort a contraint la population de Jaquesaint à vivre sous le contrôle de la riche famille Velmette et à travailler pour elle. Cette dernière exerce toutes les fonctions politiques et économiques, et soumet la classe ouvrière à sa tyrannie. Toutes les valeurs d’un régime autoritaire sont de la partie, tandis que la répression et la propagande sont de mise. Sa devise, « Union, Ordre, Travail », évoque sans l’ombre d’un doute le régime de Vichy et son fameux « Travail, Famille, Patrie ». Pour parfaire son contrôle, la population est divisée en secteurs, et chacun a une tâche particulière à effectuer, qui lui permet d’obtenir du ravitaillement. On le comprend assez vite : l’ambiance est pesante, la culture du secret omniprésente, et le destin d’une personne qui sortira du rang s’annonce bien sombre.

Un héros révolutionnaire

Pourtant, c’est ce que va faire Ben Farein, un jeune ramoneur qui va entreprendre une quête de vérité. Il exerce un métier original mais indispensable à la population et rêve d’accomplir de grandes missions tout en servant son prochain. Il a bon fond et ne supporte pas l’injustice. On peut dire qu’il a tout du héros au grand cœur, voire du révolutionnaire. C’est en tout cas le destin que je lui prédis. Le tome 2 me contredira peut-être. Il est pourtant en conflit avec son père, qu’il prend pour un lâche, même si c’est plus complexe que ça. C’est d’ailleurs l’un des points forts du récit de Stéphanie Le Chevalier : son manga nous présente des personnages plus complexes qu’il n’y paraît, parfois même cabossés par la vie, à l’image d’Orin. Son histoire m’a d’ailleurs profondément ému, particulièrement lorsqu’elle a failli se répéter et que la peur et l’effroi se lisaient sur son visage.

Un manga européen

Les dessins de Ashes sont en effet sublimes. Ils retranscrivent à merveille les expressions et l’action. À l’image de beaucoup de mangas européens, comme Limbo dont je vous avais déjà parlé, les paysages et les décors sont bourrés de détails. Cela permet de nous placer dans l’ambiance, avec des bâtiments dignes de grandes usines, avec ces tuyaux, ces cheminées et cette grisaille omniprésente. On retrouvera enfin un léger côté steampunk, particulièrement dans l’équipement des ramoneurs. Seul détail qui pourra en laisser certains sur le carreau : le manga est très bavard. J’ai, de mon côté, particulièrement apprécié cet aspect, qui permet, pour un premier tome, de bien poser les bases.

En bref, Ashes nous présente une dystopie sous contrôle totalitaire, où des personnages complexes s’opposent au régime et tentent de découvrir ses secrets. Le manga se veut bavard, mais avec une superbe réalisation graphique pleine de détails. On appréciera enfin le léger côté fantastique qui se dévoile en fin de tome. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise.