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Test – Mafia : The Old Country – Tomber amoureux de la Sicile

Temps de lecture : 6 minutes

Mafia The Old Country est disponible depuis le 8 août 2025 ( voir calendrier des sorties ) sur PlayStation 5, Xbox Series et PC. Le titre, édité par 2K, est développé par le studio américain Hangar 13. Que vaut ce nouveau jeu d’action-aventure narrative qui prend place dans l’univers du crime organisé ? La réponse dans ce test de Mafia The Old Country.

« Test réalisé à l’aide d’une version numérique Xbox Series X fournie par l’éditeur que nous remercions »

Retour aux sources

Deux amis, un rêve

Début des années 1900, le jeune Enzo, un carusu, travaille dans les mines de soufre de Sicile avec son ami. Les deux ne rêvent que d’une chose : fuir cette vie misérable d’esclaves et partir en Amérique, terre de toutes les promesses. Malheureusement, un accident tragique survient et emporte son ami. Le jeune Enzo se rebelle et cela marque le point de départ de sa nouvelle vie dans le crime organisé. Il est rapidement pris sous l’aile de Don Bernardo Torrisi, un parrain mafieux. Petit à petit, ce dernier va gagner la confiance de la Famiglia et gravir les échelons.

Classique et prévisible

Le scénario de cet opus n’a rien d’original. Il sert de préquelle spirituelle à la série et nous raconte l’avènement de la mafia en Sicile, berceau historique de l’organisation. Les événements et rebondissements des 14 chapitres qui composent l’histoire d’Enzo sont tous plus ou moins prévisibles et s’enchaînent de manière linéaire durant la quinzaine d’heures qu’il vous faudra pour compléter le titre d’Hangar 13. Certains grinceront des dents devant ce choix assumé du AAA de 2K, tandis que d’autres salueront la rupture avec le monde ouvert et une aventure qui s’enchaîne sans ventre mou sur une carte restreinte.

Malgré une trame classique qui rappellera à votre bon souvenir les films Le Parrain de Coppola, particulièrement avec les thèmes de la loyauté, la famille, le code d’honneur… il est à noter que les personnages sont vraiment bien écrits et attachants. On s’identifie rapidement à Enzo Favara, à tel point que le jeu parvient à nous faire vivre ses émotions et ses dilemmes moraux. J’ai clairement ressenti de la colère quand mes compagnons sont tombés sous les balles des Spadaros. Tout comme Luca et Caesare, même s’il est agaçant, sont devenus de véritables compagnons de route. Enfin, comment ne pas tomber sous le charme de la fougueuse et rayonnante Isabella ? Tout cela est sans doute aussi lié à l’incroyable ambiance qui émane de Mafia The Old Country.

La Sicile ça vous gagne

En effet, tout est fait pour nous mettre dans le bain. Les décors, bien que restreints, nous proposent un cadre vivant et réaliste où évoluer. Ils reprennent bien entendu l’architecture d’époque. On évolue ainsi dans des rues étroites, des chemins de campagne, voire des villas et domaines typiquement siciliens. Mais ce qui surprend le plus, c’est la multitude de détails présents dans les décors. La végétation est dense, variée, colorée, à tel point qu’on croirait admirer une peinture en permanence. On peut observer çà et là, en ville ou sur les chemins, des habitants vaquant à leurs occupations : prière, processions, joueurs de musique…

Tout cela sans jamais présenter de lacune technique et avec de beaux jeux de lumière, que ce soit en mode fidélité, privilégiant l’aspect, ou fluidité, proposant un bon 60 fps au détriment des graphismes. Je me suis ainsi souvent arrêté pour prendre le temps d’admirer les lieux. En ce qui me concerne, c’est assez rare quand je joue.

À cela s’ajoutent de nombreux écrits et éléments à collecter. Ils permettent d’en apprendre plus sur la vie de tous les jours, mais aussi de développer les événements au-delà du scénario. C’est un réel plus et un très bon point pour l’immersion. On retrouvera jusqu’aux textes de la pièce de théâtre durant une mission qui s’y déroule. Un petit plus, certes accessoire, mais bien agréable.

Bien entendu, à l’image se couple une bande-son remarquable qui porte le jeu. La musique participe bien souvent à l’ambiance, mais surtout les doublages français sont excellents. On notera, qui plus est, la présence de termes siciliens, bien placés dans les textes et ajoutant du cachet à l’aventure. Cerise sur le gâteau, pour les plus pointilleux, il sera même possible de vivre l’aventure avec un doublage sicilien intégral ! On peut dire que Hangar 13 a décidément mis le paquet. Seule ombre au tableau : les visages. Si dans l’ensemble, et durant les cinématiques, ils sont impeccables, voire très détaillés, la technique bat parfois de l’aile durant l’action et donne une impression de jeu daté. De quoi nous sortir légèrement de notre immersion sicilienne.

Un gameplay au service de l’histoire

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Mafia The Old Country ne brille pas par l’originalité de son gameplay. Il en devient même répétitif sur la fin, tant les missions utilisent toujours la même boucle : conduite, infiltration, combat de boss au couteau. Mais pourtant, il se met à merveille au service de l’histoire et renforce l’ambiance.

En tant qu’homme de main, il vous faudra bien souvent vous infiltrer pour atteindre votre cible, gardée par des hommes lourdement armés. Le jeu reprend alors les classiques mécanismes de « vision d’aigle », pièce, objet à lancer pour faire diversion et assassinat silencieux. C’est simple, efficace, sans être pour autant contraignant, car bien souvent, et hors quelques rares moments, si vous êtes repéré, cela se transforme alors en séquence de tir.

Ces dernières sont assez rythmées, limite cinématographiques. On se retrouve avec quelque chose d’assez semblable au premier Uncharted, la visée en plus. On enchaîne ainsi des phases de tir où l’on progresse à couvert vers notre objectif à l’aide de deux types d’armes, des grenades et parfois quelques éléments destructibles de l’environnement, comme des torches et des bidons d’essence. Encore une fois, c’est un système déjà vu et revu. Cependant, les affrontements sont si bien mis en œuvre qu’on ressent une certaine tension tout du long.

Un gameplay classique mais bien rodé. Il fallait bien que quelque chose cloche ! Mafia The Old Country peine en effet durant ses phases de conduite. On pourrait certes le justifier en disant qu’il s’agit de voitures d’époque. Mais à mes yeux, ces moments se révèlent être de véritables purges. Les véhicules ne tiennent pas le sol, tournent difficilement, bref on contrôle de vraies savonnette, plus source d’agacement que de plaisir. J’ai largement préféré monter à cheval.

Mafia : une histoire … et rien d’autre

Comme je vous le disais au début de ce test de Mafia The Old Country, le jeu est linéaire. Une fois l’histoire principale terminée, ne comptez pas vous lancer dans des quêtes secondaires : il n’y en a pas. Ce qui rend toute rejouabilité quelque peu difficile.

Il ne vous restera alors qu’à relancer certains chapitres pour récupérer les différents collectibles, objets permettant de faire évoluer votre chapelet (pour obtenir des bonus en jeu) ou encore des photographies. Les développeurs ont, qui plus est, eu la bonne idée, au moment où j’écris ces lignes, d’ajouter via mise à jour un mode exploration libre qui vous facilitera la tâche.

Pour

  • Techniquement abouti
  • Le soucis du détails
  • Les doublages
  • L’aventure sans interruption
  • L’ambiance
  • Enzo & Isabella

Contre

  • Scénario trop prévisible
  • La conduite
  • Les visages

Mafia : The Old Country

OursGamer

Scénario / Ambiance
Gameplay
Graphismes
Intérêt

Conclusion

Mafia The Old Country se place dans le haut du panier des épisodes de la saga. Loin d’être parfait, il nous propose un épisode aux mécaniques classiques et bien huilées qui se mettent au service de la narration, cette dernière étant soutenue par une très belle ambiance et un soin particulier apporté au détail. Je ne peux que vous conseiller l’aventure. Loin de tous ces mondes ouverts répétitifs, elle apporte un véritable vent de fraîcheur dans un marché saturé de titres reprenant tous plus ou moins la même formule. Comme quoi, il n’y a finalement pas de mal à regarder en arrière.

4